Tout ce qui est triste me paraît suspect.
Tout catholicisme est vrai s'il est dément, s'il crucifie la nature, s'il heurte l'homme dans ses affections, s'il est dur, s'il est véhément, s'il damne et s'il sauve dans la même minute.
Un autoportrait est toujours un reflet dans un miroir, mais dans celui-ci on dirait que le miroir a disparu, le peintre est vraiment là.
J'hésite à citer, car citer c'est tronquer.
La beauté n'a souvent que faire en amour. Elle ne compte pas parce qu'on ne la voit pas. Le charme et le mystérieux pouvoir d'attirer qu'ont certains visages la remplacent et se font passer pour elle.
Dommage qu'on ne connaisse ses parents que lorsqu'ils commencent à vieillir, à perdre ce qui faisait d'eux des êtres humains.
L'âme humaine est comme un gouffre qui attire Dieu, et Dieu s'y jette.
D'ordinaire, un traducteur copie les traducteurs précédents, de confiance et sans toujours savoir quelles bourdes il perpétue.
C'est toute sa liberté qu'on abandonne à jamais lorsqu'on s'éprend d'un être ; le désir peut s'éteindre, la passion peut mourir tout à fait, mais il reste au fond du coeur quelque chose d'inaliénable que l'on peut donner mais non reprendre.
Il faut sauver l'espérance. C'est le grand problème de ce siècle.