Premier jour de ma soixante neuvième année. Un chiffre bien agréable en amour. Fichue affaire pour l'âge.
Quelles scènes si on annonçait demain la fin du monde.
Il y a une jouissance dans les ruptures, si on ne se laisse pas prendre par la pitié.
Les livres sont rares que j'ai pu achever de lire.
Pourquoi faire part de nos opinions ? Demain, nous en aurons changé.
Le patriotisme fait décidément beaucoup d'imbéciles.
Toute réflexion mène au doute, et le scepticisme n'est qu'une façon de nier.
Mon esprit aussi cabriole et chahute.
Si je deviens centenaire, je me lèverai chaque matin pour lire les faire-parts nécrologiques des journaux, si mon nom n'y est pas, je retournerai me coucher.
Un souffle, une caisse. Un peu de musique d'église. Un trou. Un peu de terre par-dessus. Et bonsoir.