L'amour montre jusqu'où nous pouvons être malades dans les limites de la santé : l'état amoureux n'est pas une intoxication organique, mais métaphysique.
Si l'amour n'était pas ce mélange insoluble de crime prémédité et d'infinie délicatesse, comme il serait aisé de le réduire à une parole ! Mais les souffrances de l'amour dépassent les tragédies de Job... L'érotisme est une lèpre éthérée...
D'emblée dans la vie la fatigue touche aux deux portes sacrées : l'amour, le sommeil. L'amour qu'elle use comme de l'eau sur la pierre. Le sommeil qu'elle entasse comme de l'eau sur de l'eau.
Il n'y a pas de connaissance en dehors de l'amour. Il n'y a dans l'amour que de l'inconnaissable.
L'amour de soi est à l'amour de Dieu ce que le blé en herbe est au blé mûr. Il n'y a pas de rupture de l'un à l'autre - juste un élargissement sans fin.
On n'a pas toujours besoin des mots de l'amour pour parler de l'amour, on a besoin du grave et du léger, pas du sérieux, surtout pas du sérieux, grave et léger, larmes et rires.
On parle d'amour quand on souffre ; le manque, l'absence, l'attente attisent la souffrance et on appelle ça de l'amour.
Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave.
L'amour est une catastrophe magnifique : savoir que l'on fonce dans un mur, et accélérer quand même.
Aimer quelqu'un qui vous aime aussi, c'est du narcissisme. Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas, ça, c'est de l'amour.