J'ai appris à ne jamais tarir le puits de mon inspiration, à toujours m'arrêter quand il restait un peu d'eau au fond et à laisser sa source le remplir pendant la nuit.
Les nuits ne portent pas conseil. Elles affûtent les résolutions et fournissent les raisons nécessaires.
C'est par amour que j'ai étudié, veillé des nuits entières et que je me suis épuisé.
C'est de l'intérieur de soi que vient la défaite. Dans le monde extérieur il n'y a pas de défaite. La nature, le ciel, la nuit, la pluie, les vents ne sont qu'un long triomphe aveugle.
Sans avoir connu les affres de la nuit, un homme ne peut savoir à quel point est douce et chère pour l'oeil et le coeur la lumière du matin.
Il faut sans cesse et sans cesse passer par toutes les étapes de la désillusion, se retrouver seul et toucher le fond de sa détresse. Choisir le difficile, l'impossible, la nuit, ce qui n'est pas dit. Ecrire est à ce prix. Vivre aussi.
Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit Car chaque solitude a son propre mystère.
Il en est de certaines caves comme des musées. On souhaiterait de s'y laisser enfermer après l'heure ; d'entendre claquer la serrure et s'éloigner les pas du gardien pour surprendre les conciliabules de la nuit.
La prison C'est comme un long sommeil dont on voudrait sortir Un coma capricieux fait de noir, d'éclaircies La prison c'est le vide, le néant, l'amnésie C'est la nuit qui se traîne et ne veut pas finir.
Le monde est bien mal fait : c'est justement pendant les nuits les plus noires qu'on ne voit pas la lune !
La possibilité du suicide procure un calme qui permet de faire front quand les nuits sont longues.
La capote, c'est le soulier de vair de notre génération. On l'enfile quand on rencontre une inconnue, on danse toute la nuit, et puis on la balance.
Dans le ciel fuit la lune D'or, les nuages noirs couvrent les étoiles qui se cachent. La nuit n'a pas de feu.
Le comble du cynisme : Assassiner nuitamment un boutiquier, et coller sur la devanture : fermé pour cause de décès.
Nul au monde n'a puissance sur le jugement intérieur ; si l'on peut te forcer à dire en plein jour qu'il fait nuit , nulle puissance ne peut te forcer à le penser.
L'espoir est comme le ciel des nuits : il n'est pas coin si sombre où l'oeil qui s'obstine ne finisse par découvrir une étoile.
Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ; Dieu n'est qu'un mot rêvé pour expliquer le monde, Un plus obscur abîme où l'esprit s'est lancé.